POESIE PAYS
Distribution :
Guy Régis Jr : poète, diseur, metteur en scène
Wooly Saint Louis Jean : guitariste, chanteur
Hélène Lacroix : pianiste, diseuse
Daphné Ménard : chanteur, diseur
Production : NOUS Théâtre
Avec le soutien de l’Association Quatre Chemins et de l’Office National de Diffusion Artistique
MOI FARDEAU INHERENT
Texte et mise en scène Guy Régis Jr
Interprétation Nanténé Traoré
Scénographie Jean-Christophe Lanquetin
Création sonore Christophe Séchet
Création lumières Maryse Gautier
Production et diffusion NOUS Théâtre
Coproduction Le TARMAC de la Villette, NOUS Théâtre
Avec le soutien de la Fondation Connaissance et Liberté d’Haïti (FOKAL), du Théâtre de l'Echangeur à Bagnolet
Avec l’aide nationale à la création du Centre National du Théâtre
Une femme attend en dessous d’une fenêtre, dans la nuit - il pleut sauvagement.
Ombre. Prétexte. Fantôme. Peut-être ? Frêle apparition qui parle et dit sa déchirure, sa blessure à jamais ouverte‚ le secret longtemps gardé dans son corps flétri‚ son fardeau.
À fleur de mots‚ une silhouette dans la nuit‚ avec des paroles de lune dans une pluie opaque.
Elle évoque le temps d’avant. Elle attend le temps de la vengeance. Elle attend l’homme‚ cette charogne. Elle l’attend avec‚ dans sa main‚ l’orage et le glaive.
Déjà à mon arrivée,
tous ces hommes braves ont fui
Ils ont couru partout se jeter
Je suis arrivée ainsi,
en habit d’homme,
mes bras apprêtés au combat
mon gun enserré dans la main
Ainsi qu’ils m’ont vue,
ont posé leurs yeux sur moi
la femme échevelée,
et ont fui
Poussant d’horribles cris de frayeur
Ces hommes ont fui
Hey ! Maman, les voisins !
Hey ! Je ne suis plus moi-même
Voyez, hey, je ne suis plus moi-même.
Je suis celle qui vient, celle qui vient pour les terrasser tous.
Après ? Après, ces hommes n’existeront plus. Il n’y en aura plus de la sorte.
Voyez !
Hey, hey !
Tous ces braves hommes ont vidé les espaces, ces lâches.
Et, pfft !
Comme de pauvres petits chevaux effrayés,
dévalant les rues éperdument.
Ils ont fui.
Ils ont fui devant moi.
Celle qui dans les moments ordinaires
on aurait esquivé des yeux.
Celle qui ne serait rien.
Qu’un faible vent.
Frêle tourbillon qui passe, qui tourne, tourne indolent. Et qui passe.
Extraits de Moi, fardeau inhérent, Editions
Les Solitaires Intempestifs, 2011.
Univers d'apparition et de disparition. De trouble. De la lumière surgissant de l'obscur. Du son tellurique en résonance avec une voix dont on vit les moindres souffles.
Un parti pris esthétique sans emphase mais purement dévoilé.
Une troublante traversée.
CALENDRIER
> du 25 mai au 5 juin 2010 - Création, Le Tarmac de la Villette
> 2 représentations au Théâtre universitaire Ca’foscari, Venise
> 2 représentations à Washington
>> "Guy Régis Jr croit aux pouvoirs telluriques du théâtre et il a raison. Il donne là un texte puissant qui remue la langue comme une boue pour y trouver son or."
Jean-Pierre Thibaudat, Rue 89
>> "Le sujet est difficile, oui, il peut heurter."
Sheila Louinet, Le Monde.fr, les Trois coups.com
>> "On ne saurait placer la barre plus haut : en scène, une femme, seule, dans une pénombre qui confine à l'obscurité, parle. Et il en sera ainsi jusqu'au bout."
Jean-Pierre Thibaudat, Rue 89